Soyons honnête! Personne n’est parfait.
Pourtant, les médias et la publicité tendent à nous faire croire qu’il faut avoir un corps « parfait » pour pouvoir apprécier la vie, faire certaines activités, avoir du succès ou être heureux/se. On y voit encore trop rarement des gens « ordinaires » profiter d'un bon repas, relaxer au spa ou faire la fête entre amis.
On nous bombarde d’images retouchées et irréelles qui sont supposées représenter le corps que tous devraient avoir. Consciemment ou non, on se compare à des images fictives et on s’étonne de ne pas apprécier son corps. Il est important d’en prendre conscience, car ton niveau de satisfaction corporelle risque fort d’influencer tes comportements et tes actions.
Pourquoi ?
Pourquoi est-il important de t’accepter comme tu es, avec tes quelques imperfections?
Pour t’aider à faire les meilleurs choix en ce qui concerne ta santé et ton bien-être. C’est ce qui est le plus important, non? Plus on apprend à accepter son corps comme il est, plus on a envie d’en prendre soin de soi.
Attention, s’accepter ne veut pas dire « baisser les bras », « se laisser aller » ou « se laisser tomber ». Au contraire!
Se choisir imparfait.e et s’accepter, c’est choisir son bien-être physique, mental et social avant tout le reste, comme la peur du jugement ou la pression sociale pour adhérer à un modèle unique de beauté. Par exemple, si tu choisis d’accorder moins d’importance à tes insatisfactions corporelles et plus de valeurs à ta santé et ton bien-être, tu risques fort de faire des choix alimentaires plus accord avec tes besoins. Du même coup, les chances que tu te jettes « tête perdue » dans la nouvelle diète à la mode, sont bien moins grandes. Ainsi, le fait de bien répondre à tes besoins alimentaires améliore ta relation avec la nourriture, te donne l’énergie dont tu as besoin pour fonctionner et te permet d’aller à ton souper entre amis sans trop te demander si tu devras « tricher ».
Et à l’inverse, moins on apprécie notre corps, plus on risque de faire des choix drastiques, qui vont très souvent l’encontre de notre bien-être, dans le but de modifier notre image corporelle.
Continuons avec l’exemple de la diète, ou son déguisement : l’adoption d’un « nouveau mode alimentaire ». La restriction alimentaire, peu importe comment on l’appelle, entraine souvent des carences en nutriments en plus de ralentir le métabolisme et de faire augmenter la faim. En période de restrictions alimentaires sévères, le cerveau ne pense qu’à manger. C’est un mécanisme de survie tout à fait normal. Ainsi, les diètes mènent souvent à l’augmentation des préoccupations alimentaires, ce qui peut se transformer rapidement en troubles de conduite alimentaire et affecter la vie d’une personne beaucoup plus que les kilos qui la dérangeaient initialement. Certaines diètes entrainent aussi de l’isolement social. Leur complexité rend difficile le partage des repas avec la famille et les amis.
En gardant en tête l’amélioration du bien-être comme objectif principal, les décisions à prendre pour sa santé deviennent plus claires. J’ai pris l’exemple des diètes, mais je pourrais aussi parler de l’entrainement trop intense que certaines personnes s’imposent. L’habitude ne perdure pas, car l’aspect « plaisir » et le concept de progression ne sont pas respectés. Je l’ai vu trop souvent chez mes client.es. La grande majorité finissent par perdre leur motivation et/ou se blesser.
De plus, quand on ne se concentre que sur les kilos et les calories, on oublie généralement d’intégrer à notre routine des actions qui mènent au bien-être, comme le repos, la méditation, le yoga et le respect des heures de sommeil.
Comment ?
Les 3 questions suivantes vont t’aider à entamer une réflexion sur la perception que tu entretiens de ton image corporelle.
Question #1 : Quels standards de beauté influencent mon niveau de satisfaction corporelle? (En d’autres termes, à quoi est-ce que je me compare?)
Souvent, on nous propose un modèle unique de beauté qui ne considère pas la diversité corporelle qui existe dans la population. Il est illusoire de croire que tout le monde puisse avoir la même silhouette.
Question #2 : Les facteurs auxquels je me compare sont-ils réalistes considérant ma situation, ma génétique, mon environnement, mon contexte de vie, mes aspirations professionnelles, mes grossesses… ?
Par exemple, est-ce qu’une mère de 37 ans qui a trois enfants en bas âge et qui travaille à temps plein pour un salaire moyen, peut honnêtement se comparer à une mannequin de 20 ans, qui n’a jamais eu de grossesse, qui a été sélectionnée parmi des centaines de candidates pour faire la page couverture (retouchée) d’un magazine? Vraiment?
Question #3 : Où puis-je faire un « ménage » dans les images que je regarde, les profils que je suis, les publicités qu’on m’envoie…?
Un « ménage » veut dire : diminuer les possibilités de comparaisons irréalistes et augmenter les possibilités de comparaisons réalistes. Il est maintenant possible de choisir des comptes sur les réseaux sociaux de personnes ou d’organismes qui font la promotion de la diversité corporelle.
En conclusion
Se choisir imparfait.e permet d’éviter le tourbillon de culpabilité et de dénigrement qui vont à l’encontre de l’amélioration du bien-être. Si on choisit la culpabilité et le dénigrement, c’est le grand combat contre son corps qui se continue.
Alors, que vas-tu choisir ce mois-ci? Le dénigrement devant le miroir ou l’acceptation de ton imperfection ?
« Le bonheur n’est pas dans la recherche de la perfection, mais dans la tolérance de l’imperfection » - Yacine Bellik
Jo-Anne Gilbert, PhD
Docteure en kinésiologie et co-fondatrice d’Imparfait.e
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